L'analyse : une praxis rigoureuse

Une praxis est une activité, action, pratique qui vise à la transformation du sujet. On est donc en droit d'attendre des résultats de cette expérience. Elle n'est pas une pratique contemplative ou théorique mais une oeuvre de mutation de soi-même qui conduit sur l'exercice d'une capacité de réappropriation et de création de sa propre vie (poïesis). Elle implique donc une rigueur et une exigence forte du côté de l'analyste : tout le monde ne peut pas s'improviser psychanalyste. La direction d'une cure nécessite un savoir solide fondée sur une expérience personnelle approfondie et un travail incessant.

La pratique de la psychanalyse s'adresse à toute personne qui en fait la demande.

Un psychanalyste accueille et écoute la souffrance, les symptômes, les embarras, les émotions, les questions sur vous-même ainsi que les silences qui lui sont adressés dans leurs singularités.

Il s'engage, à partir de son savoir et de son expérience, à tenir une position rigoureuse dans cette modalités inédite de lien social : le discours analytique. Réservé strictement au cadre des séances, les deux partenaires de la situation analytique y trouverons la voie balisée pour aller jusqu'au fondement de la souffrance psychique, de la traiter en faisant face au réel de la vie humaine.

Ce chemin, non seulemnt allège l'existence mais ouvre à des possibilités nouvelles.

Ce n'est pas une démarche intellectuelle ni de "raisonnement analytique" au sens de la philosophie classique. Bien au contraire, cette "pratique du bavardage", selon le mot de Lacan, s'appuie sur la règle fondamentale établie par Freud : "dire ce qui vous passe par la tête sans le censurer".

L'analyste n'a pas besoin de "jouer au psychanalyste" et de vous opposer un silence et une attitude stéréotypée! Il saura vous parler, ou se taire, selon ce qu'il convient d'être fait pour vous et avec vous, au moment opportun. C'est avec son propre style assumé qu'un analyste opère. Il porte avec lui une exigence de rigueur et une vocation bien affermie : le désir de l'analyste.

La démarche analytique est un long et grand processus d'ouverture ; en premier lieu : au temps et aux différentes temporalités qui le compose (temps logiques, après-coup, etc.). Nos modes de vie nous ont exilé de ce précieux savoir. La cure analytique respectera le temps qui est le vôtre.

Le psychanalyste c'est d'abord une présence, un acte de présence, à chaque séance renouvelé.

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J'accueille le "tout-venant", c'est à dire quiconque : enfant, adolescent, adulte qui souhaitent rencontrer quelqu'un à qui parler.

L'analyste adopte une position éthique et non pas psychologique. Aucun jugment ni évaluation, ni de catégorisation ; pas de sens préalable à vous "donner" c'est à dire à vous imposer ou vendre...

L'invention freudienne, fondée en raison par Lacan, s'emploie à considérer, chacun, chaque "un", dans sa singularité.

Autrement dit : qu'est-ce qui amène à venir rencontrer un psychanalyste?

• A coup sûr, une souffrance, intime ou "éclatante", sourde ou criante.
• Quelque chose de plus diffus mais de persistant, un malaise difficile à nommer.
• La répétition d'évènements fâcheux, qui viennent "pourrir" la vie, au sujet desquels il n'est pas improbable de s'y reconnaître comme partie-prenante...
• Un symptôme, identifiable, a priori comme tel, venant se mettre en "croix" des intentions et volontés affichées.
• La fixation à des modes de jouissance préjudiciables ...

Bref : la nécessité de se rendre la vie "autre", l'envie de construire une solution permettant pour certains de rendre la vie tout simplement possible, pour beaucoup simplement de s'y retrouver dans ce qui nous détermine, de savoir-y-faire avec ce qui nous dépasse et pourtant fait notre signature, etc.